Jusqu’où serons-nous prêts à aller pour créer les animaux de compagnie les plus adorables, les plus incroyables ? Une compagnie américaine lance un projet controversé : des animaux génétiquement modifiés sur mesure, avec pour première étape, des lapins fluorescents.
La science génétique ne cesse de repousser les frontières de ce qui semblait autrefois réservé à la science-fiction. Alors que des poissons fluorescents appelés GloFish ont déjà fait leur apparition dans les aquariums du monde entier, une nouvelle entreprise californienne, The Los Angeles Project, dirigée par la biohackeuse Josie Zayner, a annoncé vouloir lancer une innovation encore plus surprenante : des lapins fluorescents.
Des animaux génétiquement modifiés : une nouvelle ère pour les animaux de compagnie ?
Voici le projet fou qu’a rapporté hier le mensuel américain Wired : créer des animaux génétiquement modifiés « plus complexes, plus intéressants, plus beaux et plus uniques », selon les termes de la cofondatrice de l’entreprise Josie Zayner.
Fakta Menarik Tentang Glofish Tetra pic.twitter.com/GsQPg6aWfn
— Fella ???? (@AdamSyahaha) January 24, 2025
L’équipe, composée de cinq personnes, utilise la technologie Crispr, un outil de modification génétiquegénétique de précision, pour insérer ou supprimer des gènesgènes au niveau de l’embryonembryon, modifiant ainsi les caractéristiques des animaux dès leur naissance.
Actuellement, l’équipe travaille sur des lapins qui produiront une protéine fluorescente verteprotéine fluorescente verte (GFP), rendant leurs corps visibles sous une lumière bleuelumière bleue ou ultraviolette, explique Wired. Ces lapins pourraient être mis en vente dès les prochains mois, en fonction des résultats des expériences en cours. Et ils ont également réalisé des essais sur des grenouilles, des poissons et des hamsters.
Des animaux sur mesure, à quel prix ?
Même si Cathy Tie, l’autre moitié du cerveaucerveau de ce projet, a déclaré ne « pas vouloir faire de mal aux animaux », créer des animaux de compagnie génétiquement modifiés pourrait entraîner de graves conséquences.
Modifier artificiellement l’ADNADN pour obtenir des couleurscouleurs de pelage exotiquesexotiques, des tailles inhabituelles ou des caractéristiques spécifiques pourrait provoquer des malformationsmalformations, des maladies génétiquesmaladies génétiques et une diminution de l’espérance de vieespérance de vie des animaux. L’élevage sélectif nous avait déjà prouvé que des dérives étaient possibles comme pour les chiens et chats issus de sélections intensives souffrant de troubles respiratoires, articulaires ou neurologiques.
Selective breeding has resulted in chickens who grow unnaturally large, extremely quickly. This puts immense strain on their bodies, leading to health issues like heart failure and respiratory distress. Would hearing them suffering like this make you care? #EndSpeciesism pic.twitter.com/4C6UOmILMn
— PETA UK (@PETAUK) January 23, 2025
Avec la modification génétique, ces problèmes pourraient être encore plus imprévisibles et graves. Car l’équipe ne souhaite pas s’arrêter aux modifications de teinte du pelage. Le projet sur le long terme serait d’étendre les possibilités de création à des créatures fantastiques comme des jackalopes (lièvres avec des bois de cerf, issus du folklore américain), des dragons et des licornes. « Personnellement, je m’intéresse beaucoup à la licorne », aurait déclaré Cathy Tie.
De plus, si ces animaux génétiquement modifiés s’échappaient ou étaient relâchés dans la nature, ils pourraient perturber les écosystèmes locaux. Une espèce modifiée pourrait devenir invasive ou introduire des traits qui affecteraient négativement la biodiversité.
Mais si la société est prête à franchir le pas, cela pourrait marquer le début d’une nouvelle ère. Cependant, avant d’adopter un lapin fluorescent ou un chat artificiellement hypoallergénique, il faudra peut-être bien se demander jusqu’où nous sommes prêts à aller dans l’utilisation de la génétique pour répondre à nos désirs.