Trouver et comprendre les origines de certains chapitres de la Bible est une véritable marotte pour certains archéologues. En Turquie, des équipes de chercheurs basées à Istanbul prétendent avoir découvert le site où repose l’Arche de Noé depuis plusieurs millénaires.
Depuis des siècles, les historienshistoriens tentent de retracer les évènements relatés dans l’Ancien et le Nouveau Testament, avec pour objectif de distinguer le réel des mythes. À travers le Moyen-Orient, jusqu’au carrefour de l’Asie et de l’Europe, les vestiges de certains épisodes relatés dans la Bible ont effectivement été retrouvés par les archéologues. Et depuis 2021, des universitaires pensent avoir mis la main sur un site lié à l’un des plus importants chapitres du livre de la Genèse.
À l’est de la Turquie, à 30 kilomètres du mont Ararat et non loin de la frontière arménienne, une formation géologique attire l’œilœil des archéologues. Les chercheurs associent cette formation de Durupinar à l’Arche de Noé, qui serait fossilisée sur place depuis des millénaires. Une hypothèse défendue par des spécialistes de l’Université Technique d’Istanbul et de l’université Agri Ibrahim Çeçen, comme le détaille le site Arkeonews dans un article publié le 16 mars 2025.
Des inondations bibliques durant le Néolithique ?
Dans le chapitre six de la Genèse, un homme baptisé Noé reçoit un ordre divin : construire une arche gigantesque capable d’accueillir sa famille, ainsi que les espècesespèces animales, afin de survivre à une inondation à venir, après des pluies torrentielles. L’épisode, aussi mentionné dans le Coran, est devenu l’un des passages les plus célèbres de la Bible, devenant même une référence culturelle reproduite dans des livres, des films ou encore des séries.
Pourtant, le débat existe pour essayer de comprendre l’origine de l’histoire de Noé et de ses contemporains. Les premiers manuscrits de l’Ancien Testament dateraient du VIIIe siècle avant J.-C., relatant des évènements plus anciens encore, parfois dérivés de la tradition orale. Concernant les inondationsinondations mises en contexte dans la Bible, plusieurs interprétations offrent divers degrés de lecture à ce passage.
L’occurrence d’inondations dans la région durant le Néolithique est probable, certains universitaires estiment toutefois que le chapitre six de la Genèse acquiert un caractère allégorique. Les géologuesgéologues expliquent qu’il n’y a pas assez d’eau sur Terre pour que les inondations décrites, submergeant même les montagnes, aient pu se dérouler sur l’intégralité du globe. Dans un article daté de 2023, LiveScience expose la thèse selon laquelle une partie de la mer Méditerranéemer Méditerranée aurait pu se déverser vers la mer Noiremer Noire, il y a 7 000 ans. De quoi initier des inondations cataclysmiques auxquelles les populations locales auraient voulu répondre en construisant la fameuse arche ?
Les aventuriers de l’Arche perdue
La formation géologique de Durupinar mesure 164 mètres de long, avec une forme caractéristique. Les archéologues turcs voient une similitude avec les préceptes de constructionconstruction détaillés dans la Bible. L’arche doit alors faire « 300 coudées pour la longueur […], 50 coudées pour sa largeur et 50 coudées pour sa hauteur ». Sur place, 30 échantillons ont été prélevés pour analyse. La présence d’argileargile modifié ainsi que des sédimentssédiments marins a été notée. Les scientifiques ont réussi à dégager une date : les traces les plus anciennes dateraient d’environ 3000 avant J.-C.
Mythe ou réalité ? À la recherche de la Vraie Arche de Noé (S4). © History
La mythique arche reposerait donc en Turquie depuis presque 5 000 ans ? Rien n’est moins sûr. Malgré l’enthousiasme des chercheurs, la controverse subsiste. Des universitaires pointent ainsi les potentiels biais rencontrés au cours des récents travaux. Les archéologues appellent cependant à lancer une campagne de fouilles et d’excavations sur place afin de lever le voile sur ce mystère, qui continue d’animer la communauté scientifique.
