une bactérie pourrait enfin s’attaquer aux PFAS, mais à quel prix ?

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Et si la clé pour éliminer les « produits chimiques éternels » se cachait dans un micro-organisme ? Une découverte récente révèle qu’une bactérie pourrait détenir le pouvoir de décomposer ces substances, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans la lutte contre la pollution chimique.

Omniprésents dans notre quotidien, des poêles antiadhésives aux emballages alimentaires, les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), sont devenues un symbole de notre incapacité à contrôler les conséquences de nos innovations. Souvent appelées « produits chimiques éternels », ces substances sont extrêmement persistantes en raison de leurs liaisons carbone-fluor très fortes. Cependant, une récente étude menée par une équipe de l’université de Buffalo pourrait offrir une lueur d’espoir dans la lutte contre certains de ces polluants tenaces.

Une découverte prometteuse ?

L’étude, publiée dans Science of the Total Environment, a identifié une souche bactérienne, Labrys portucalensis F11, capable de dégrader plusieurs types de PFAS. Cette bactériebactérie, isolée d’un site industriel contaminé au Portugal, a montré une capacité remarquable à métaboliser plus de 90 % de l’acideacide perfluorooctanesulfonique (PFOS) après une période d’exposition de 100 jours.

Le PFOS est l’un des types de PFAS les plus persistants et les plus fréquemment détectés, classé comme dangereux par l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis en 2024. En plus du PFOS, la bactérie F11 est également capable de dégrader l’acide 5:3 fluorotelomer carboxylique à 58 % et le 6:2 fluorotelomer sulfonate à 21 %.

Pourquoi les PFAS sont dangereux pour la santé ?

Une bactérie qui attaque également les produits laissés par la première dégradation

Ce qui distingue cette étude des précédentes, c’est qu’elle a également consommé les sous-produits de dégradation, ou métabolitesmétabolites, qui peuvent eux-mêmes être toxiques. « De nombreuses études antérieures n’ont fait état que de la dégradation des PFAS, mais pas de la formation de métabolites, explique Mindula Wijayahena, auteure principale de l’étude et étudiante en doctorat. Nous avons non seulement pris en compte les sous-produits des PFAS, mais nous avons également constaté que certains d’entre eux continuaient à être dégradés par les bactéries. »

Dans certains cas, F11 a même réussi à éliminer le fluor de ces métabolites ou à les réduire à des niveaux indétectables. 

En effet, plusieurs universités du monde entier cherchent chacune de leur côté à débarrasser le monde de ces polluants. Récemment, en juillet 2024, une équipe de chercheurs de l’université de Californie publiait dans la revue Science Advances leur deuxième étude relatant leurs efforts dans la tentative de destruction de certains PFAS. Il s’agissait alors de « la première découverte d’une bactérie capable d’effectuer une défluoration réductrice des structures PFAS ».

Bien que la bactérie F11 montre un potentiel prometteur pour dégrader les PFAS, il reste encore beaucoup à faire pour transformer cette découverte en une solution pratique et efficace. À force de recherches continues dans ce domaine, les chercheurs pourraient bien un jour rendre les PFAS moins « éternels  ».

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