ce que Trump s’apprête à sacrifier dans l’espace

paultensor
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Dans un contexte où la recherche spatiale et l’innovation technologique sont cruciales pour le leadership mondial des États-Unis, l’American Astronomical Society (AAS) tire la sonnette d’alarme face aux réductions de financement proposées pour la Nasa dans le budget prévisionnel 2026. Avec des diminutions de près de 50 % dans des domaines clés, l’avenir de nombreuses missions scientifiques est en sursis. Notre analyse sur les répercussions de ces réductions budgétaires que veut imposer l’Administration Trump.

Sans surprise, la Société américaine d’astronomie (American Astronomical Society, AAS) a exprimé de vives inquiétudes concernant les réductions de financement proposées pour la Nasa dans le budget prévisionnel 2026. Si ces coupes, annoncées par l’Administration Trump, sont adoptées, elles pourraient atteindre près de 50 % dans certains domaines clés. Ces baisses de financement sont jugées catastrophiques pour la recherche spatiale et le leadership des États-Unis dans les sciences spatiales, menaçant un large éventail de domaines de recherche qui, de toute évidence, ne seront pas soutenus par le secteur privé, contrairement à ce que pense l’Administration Trump.

Plus précisément, la proposition de l’Administration Trump prévoit des réductions de deux tiers du budget de l’astrophysique, de plus de 50 % pour les sciences de la Terre, de plus de 40 % pour l’héliophysique et de 30 % pour les sciences planétaires. Ces coupes risquent de compromettre gravement de nombreux programmes en cours, notamment des missions fondamentales telles que le télescope spatial Nancy Grace Roman, qui est conçu pour détecter des centaines d’exoplanètes et étudier des phénomènes tels que l’énergie noire et la matière noirematière noire. Rappelons que ce programme avait été menacé d’abandon par Donald Trump lors de son premier mandat. Autre programme visé, la constellationconstellation Geospace Dynamics Constellation (GDC), destinée à étudier la magnétosphèremagnétosphère et le climatclimat spatial. Pourtant, GDC a été identifié comme une priorité dans le rapport décennal de l’Académie nationale pour l’héliophysique pour la période 2024-2033. Les missions de retour d’échantillons de Mars et Davinci (pour Deep Atmosphere Venus Investigation of Noble gases, Chemistry), visant à explorer Vénus, seraient également abandonnées.

Dara Norman, présidente de l’AAS, souligne que « ces réductions de financement proposées seraient non seulement dévastatrices pour la communauté des sciences astronomiques, mais auraient également des conséquences considérables pour notre nation ». Par exemple, la diminution du financement pour l’héliophysique « menacerait notre sécurité nationale ». Les missions comme la constellation GDC sont essentielles pour « comprendre la météométéo spatiale et protéger nos satellites, infrastructures spatiales et systèmes de communication spatiaux terrestres, contre les événements météorologiques défavorables dans l’espace ».

Une perte de leadership scientifique

Au-delà de l’annulation de programmes en cours ou futurs, ces coupes pourraient entraîner une perte de talents dans le domaine STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), affaiblissant ainsi la capacité des États-Unis à innover dans ces disciplines. Les conséquences à long terme sont préoccupantes. Elles pourraient résulter en une stagnation, voire un déclin, des capacités scientifiques américaines sur la scène mondiale, en comparaison avec d’autres pays, notamment la Chine et l’Inde, qui renforcent leurs investissements en recherche et développement. Le découragement des étudiants et chercheurs pourrait mener à une fuite des cerveaux vers d’autres nations, aggravant la situation d’un leadership affaibli dans les domaines scientifiques et technologiques.

Dans ce contexte d’incertitude sur l’avenir des sciences spatiales, une sensibilisation accrue des membres du Congrès et de l’administration aux enjeux soulevés par l’AAS et par les différentes académies scientifiques pourrait favoriser des ajustements bénéfiques du budget. Ajouté à une mobilisation du milieu scientifique et du grand public, un front aussi large et uni serait essentiel pour préserver les financements critiques à la Nasa, garantissant ainsi la continuité de la recherche spatiale.

Cependant, adoptons une position optimiste. Comme cela a été le cas lors du précédent mandat de Donald Trump, il est possible que certaines coupes soient maintenues, tout en permettant un financement ciblé pour des programmes jugés prioritaires. Cette approche pourrait engendrer un paysage de recherche spatiale fragmenté, mais également encourager des collaborations renforcées entre le secteur public et privé afin de compenser les manques de financement.

Cela dit, l’avenir de la recherche spatiale aux États-Unis au cours de la prochaine décennie dépendra largement des décisions budgétaires qui seront prises dans le cadre de ce prochain budget de la Nasa. Les enjeux liés à ces choix sont vastes et pourraient influencer non seulement le domaine scientifique, mais également la position stratégique du pays en matière de technologie et d’innovation sur la scène mondiale.

Pour rappel, ce n’est quand septembre 2025 que le budget définitif de la Nasa sera adopté. Après avoir été adopté par le Congrès réuni en plénière (Chambre des représentants et Sénat), il est envoyé au Président Trump pour ratification et promulgation.

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