Isolée sur l’île Galindez, au large de la péninsule Antarctique, la station Akademik Vernadsky incarne la présence ukrainienne sur les terres les plus australes du monde. Héritée de l’histoire polaire britannique, la base accueille chaque année une petite équipe de chercheurs chargés d’observer les effets du changement climatique, d’étudier l’atmosphère et de documenter la vie dans un environnement extrême. Lieu stratégique et symbolique, Vernadsky est aussi le témoin des mutations environnementales à l’oeuvre sur le continent blanc.
De base britannique à station ukrainienne
En 1947, le British Antarctic Survey (BAS), organisme chargé de la recherche scientifique britannique en Antarctique, établit une installation nommée « Base F » sur l’île Winter. Déplacée en 1954 sur l’île Galindez, à Marina Point, la station est rebaptisée « Faraday Station » en 1977, en hommage au scientifique britannique Michael FaradayMichael Faraday. Elle devient rapidement un centre important pour les recherches scientifiques, notamment dans les domaines de la météorologie et de la géophysique. Après la dissolution de l’Union soviétique, l’Ukraine, devenue indépendante, prend officiellement le contrôle de la station en 1996. Le nom est alors modifié, en référence au scientifique ukrainien Vladimir Vernadsky, minéralogiste et chimiste, pionnier de la géochimie et de la biosphère.
Entre silence polaire et rigueur scientifique
La station mène des recherches dans plusieurs domaines scientifiques, notamment la surveillance des changements climatiques, la composition de l’atmosphère et la biologie marine. Les chercheurs se concentrent particulièrement sur l’impact des changements environnementaux sur les glaciers, ainsi que sur la faunefaune et la flore locales. Vernadsky joue un rôle essentiel dans l’observation des conditions climatiques extrêmes de l’Antarctique, fournissant des données précieuses pour la compréhension de phénomènes mondiaux tels que le réchauffement climatiqueréchauffement climatique et la dégradation de la couche d’ozonecouche d’ozone. La station réalise également des études sur les variations du niveau de la mer, la pollution atmosphérique et les effets des rayonnements ultravioletsultraviolets. Par leur approche unique sur ces problématiques, les chercheurs ukrainiens contribuent à l’élaboration de solutions pour préserver l’environnement à l’échelle mondiale et orienter les stratégies de conservation.
Vivre au quotidien dans une base scientifique en Antarctique
La station Vernadsky est opérationnelle toute l’année et peut accueillir jusqu’à 24 personnes. Durant l’hiverhiver austral, en raison de l’isolement et des conditions climatiques extrêmes, l’équipe est réduite à un effectif de 12 à 15 personnes. Le personnel est confronté à la nuit polaire qui s’étend sur plusieurs mois. Pendant cette période d’obscurité totale où le soleilsoleil demeure constamment sous l’horizon, les chercheurs et les techniciens doivent s’adapter à un environnement sans lumièrelumière du jour, un phénomène qui peut perturber le rythme biologique et avoir un impact sur l’état psychologique. Pourtant, cette réalité fait partie intégrante de leur mission et renforce leur engagement à la science.
La station est dotée d’une bibliothèque, d’une salle à manger, d’une salle médicale, ainsi que du barbar le plus au sud du monde, connu pour proposer une vodka locale. L’entretien régulier des infrastructures est indispensable au bon fonctionnement de la station de recherche, ainsi qu’à la sécurité et au confort du personnel. Ce travail quotidien mobilise l’ensemble de l’équipe, affectée au déneigement des bâtiments et des passerellespasserelles, souvent recouverts de plusieurs mètres de neige. L’intendance est assurée par un cuisinier chargé de la préparation des repas et de la gestion des stocks alimentaires pour toute l’année ; les fruits et légumes frais y sont particulièrement rares. En dehors des activités scientifiques et logistiques, les membres de la station consacrent du temps à des activités de loisirs, telles que les jeux de société, les échecs ou le visionnage de films. Ces moments de convivialité contribuent à préserver l’équilibre psychologique des chercheurs et des techniciens et à renforcer les liens au sein du groupe. En raison de l’isolement, ces instants sont d’autant plus précieux et permettent de maintenir une atmosphère positive dans la station.
– Le regard de l’explorateur –Une otarie à fourrure se prélasse au pied de la petite chapelle orthodoxe Saint-Volodymyr. D’un oeil indifférent, l’animal observe les manchots papous qui glissent sur la neige. Leurs cris stridents résonnent dans l’airair glacé. Chaque matin, dès les premières lueurs du jour, la communauté de chercheurs s’éveille dans un véritable concert de cris et de mélodies sauvages. Autour de la station, les silhouettes noires et blanches des manchots se déploient telles des notes de musique sur la partitionpartition antarctique. La mer, presque figée sous l’épaisse couche de glace, semble endormie, attendant le retour de l’été austral. |
Un mail, un retour, votre ressenti sera très apprécié...
Écrivez-moi, j’attends vos retours avec impatience : Agnès BuginAgnès Bugin, Directrice de la communication, [email protected]