Pas de bruit, pas de lumière, mais de gros dégâts. Voici l’Helma-LP, un fusil laser destiné aux forces spéciales. Il n’est pas conçu pour détruire des drones, mais les équipements de l’ennemi, en plus de le traumatiser.
La guerre du futur, c’est déjà maintenant avec des robots, des légions de drones et des canons laserlaser. Hier, Futura évoquait l’utilisation sur le terrain par les forces ukrainiennes du canon laser Tryzoub pour assurer la défense aérienne, aujourd’hui, c’est une arme individuelle futuriste qu’a dévoilée Cilas, une société française.
C’est elle qui a déjà créé le laser Helma-P testé par la Marine nationale et employé pour neutraliser d’éventuels mini-drones lors des JO 2024. La firme a dévoilé une autre innovation avec son Helma-LP, lors du Sofins 2025, un salon confidentiel dédié aux forces spéciales qui s’est tenu dernièrement près de Bordeaux.
Il s’agit d’une sorte de fusil laser futuriste pour sniper posé sur un trépied. Cilas l’a montré sous la forme d’une vue d’artiste avec un design rappelant le type d’arme que l’on a l’habitude de voir dans les films de science-fiction. Si son prototype dévoilé au Sofins reste éloigné de cette présentation, l’arme reste impressionnante. Elle est dotée d’une poignée et d’une crosse de fusil d’assaut avec un long et large tube enfermant le système laser avec. À la place de la bouche du canon, se trouve une grosse optique.
Il s’agit donc clairement d’une arme laser destinée à un fantassin. De manière générale, l’essentiel des armements laser disponibles a pour objectif de neutraliser la nouvelle menace que sont devenus les drones chargés d’explosifs. Mais ce n’est pas le cas pour le Helma-LP. Pour être utilisable, les cibles doivent être statiques. Pas question d’abattre un drone donc. Pour cela, outre l’emploi du canon laser Helma-LP, les forces françaises expérimentent des solutions plus rustiques, comme des tirs de grenaille au tungstènetungstène à partir de fusils à pompe. Radical pour trouer la carlingue et la mécanique des mini-drones.
Une arme laser et psychologique
L’Helma-LP répond à d’autres usages beaucoup plus inattendus. Il peut s’agir de neutraliser des toiles d’abris, des camouflages, des caméras de surveillance, des ordinateurs, des radios, ou tout le panel de capteurscapteurs électroniques de l’adversaire. Il peut, au besoin, les « griller » ou bien les aveugler. Et pourquoi pas faire exploser à distance, une défense constituée de mines ? L’avantage de cette arme pour les forces spéciales, c’est sa capacité à délivrer un effet de surprise. Ainsi, le coup de laser est silencieux et surtout invisible. Cette menace venue de nulle part a de quoi perturber l’ennemi.
Comme il s’agit d’équiper les forces spéciales, on parle de proximité avec l’ennemi. L’arme a donc une portée limitée à 300, voire 500 mètres avec un faisceau d’un diamètre de 2 cm. Étant donné que ce laser est compact, donc peu puissant, il est nécessaire d’insister sur la cible en pointant le laser durant 5 à 15 secondes. Le fusil ne se suffit pas à lui-même.
Au lieu des munitions, le nerfnerf de la guerre de ces lasers à énergieénergie dirigée reste l’énergie. Pour alimenter l’arme, son opérateur porteporte des batteries — dont on ne sait rien au niveau technique — dans un sac à dosdos. Ce que Cilas a communiqué en revanche, c’est que leur poids est d’environ 15 kgkg.
En tout cas, ce packpack de batterie serait capable de donner à l’arme une bonne endurance et d’assurer des coups répétitifs. Étant donné la précision nécessaire et le maintien du pointage sur la cible, on comprend mieux pourquoi l’arme se destine à reposer sur un trépied. Il s’agit d’un véritable travail de sniper. L’Helma-P étant adopté par l’armée française, peut-être que ce fusil laser innovant est déjà testé et apprécié par les forces spéciales.