Cette carte renverse tout ce que vous pensiez savoir sur le monde

paultensor
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Remettre l’océan au centre du jeu. Voilà l’objectif de la projection cartographique développée par Spilhaus dans les années 1940. Il en résulte une carte déroutante, non conventionnelle, où les océans si longtemps morcelés prennent enfin leur revanche sur les continents. Une vision océanique du monde qui dévoile l’importance de l’eau dans le système Terre.

La Terre étant un globe, toute tentative de représentation plane passe forcément par un système de projection. Un mécanisme qui entraine des distorsions (de distance, d’angle ou de surface). Le choix du système de projection (et il en existe des centaines) n’est donc pas anodin et va dépendre de la volonté du cartographe de mettre en avant tel ou tel élément, au risque parfois de donner une fausse impression à l’observateur.

C’est ainsi que nous, Français, avons l’habitude de voir plutôt des cartes en projection Mercator, centrés sur l’Europe. Cette projection est en effet flatteuse pour les pays de l’hémisphère Nord, puisqu’elle agrandit de façon disproportionné les régions situées loin de l’équateur. L’Europe, la Russie et l’Amérique du Nord semblent ainsi bien plus vastes que les pays situés au niveau de l’équateur, comme l’Afrique et l’Amérique du Sud. Ces derniers utilisent plutôt un autre système de projection, qui permet au contraire de valoriser leurs importantes surfaces.

Une carte qui présente une vision océanique du monde

Toutefois, on remarque que traditionnellement, toutes les projections utilisées tendent à mettre en avant les surfaces continentales, minimisant de fait les océans. Sur la carte Mercator habituelle, la grande extension de l’océan Pacifique ne saute pas aux yeuxyeux, puisque celui-ci est coupé en deux et se trouve relégué sur les bords opposés du planisphère.

On a ainsi tendance à oublier que l’océan représente 70 % de la surface du globe et qu’il joue un rôle majeur, à la fois dans les cycles physico-chimiques qui régulent le climat, mais aussi pour la biodiversité mondiale. Afin de remettre l’océan au centre de la scène, un scientifique sud-africain, Athelstan Frederick Spilhaus, a donc eu l’idée de créer en 1942 une projection unique et déconcertante qui porteporte aujourd’hui son nom. Au lieu de morceler la surface océanique, Spilhaus a en effet décidé de morceler les continents et de les positionner en périphérie de la carte

La projection de Spilhaus est donc ce que l’on appelle une projection interrompue : afin de minimiser la déformation des régions océaniques, elle engendre nécessairement des discontinuités dans les régions continentales. La forme des continents est ainsi très difficilement reconnaissable.

Un seul et unique océan dont le rôle est majeur pour le système Terre

L’objectif de Spilhaus est donc clair : produire une représentation qui met en lumièrelumière le rôle de l’océan et orienter notre réflexion. Une démarche intéressante, surtout dans le contexte actuel du changement climatiquechangement climatique. Alors que nous avons tendance à considérer les océans du globe sous plusieurs entités régionales (océans Atlantique, Pacifique, Indien, mers…), la projection de Spilhaus nous révèle au contraire qu’il ne s’agit en réalité que d’une seule et unique massemasse océanique. Avec sa projection centrée sur le pôle Sud et l’AntarctiqueAntarctique, Spilhaus met donc en avant la connectivité des océans et l’importance de l’océan Austral pour la circulation océanique globale.

Longtemps mise de côté, cette projection est aujourd’hui de plus en plus utilisée, notamment pour représenter les migrations des mammifèresmammifères marins, les trajectoires des cyclonescyclones, ou encore pour mettre en avant les aires marines protégées des territoires d’outre-mer français !

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