Êtes-vous prêt(e) à voir dans votre salon une table, des chaises ou un sol en mycélium ? Ou bien une maison entièrement construite à base de… champignons ? Depuis quelques années, le mycélium émerge comme un matériau de construction innovant et écologique. Découvrons ensemble comment et pourquoi ce biomatériau pourrait être intégré dans des constructions durables.
Le mycélium est le nom donné au réseau de filaments blancs – appelés hypheshyphes – qui se trouve sous terre et à partir duquel les champignonschampignons peuvent pousser. Donc, en soi, le mycélium n’est pas un champignon mais sa base, et peut s’étendre sur quelques centimètres ou des milliers de mètres carrés !
La fabrication du mycélium
Le mycélium exploité aujourd’hui en guise de matériaumatériau est produit industriellement, en laboratoire. Il intéresse grandement les chercheurs, les designeurs et les artistes qui le cultivent pour leurs propres besoins. Pour sa fabrication, des spores de champignon et des graines sont mélangés, ces dernières servant de « nourriture » et de socle au développement du mycélium.
Le mélange est placé dans un moule, installé dans un environnement humide, chaud et obscur, permettant au mycélium de croître jusqu’à ce que la densité souhaitée soit obtenue. Enfin, la matièrematière est séchée pour stopper son évolution. Néanmoins, les recherches montrent qu’il est plus pertinent d’employer le mycélium conjointement à un autre matériau comme le papier, la paille, la sciure…
Le mycélium, pour quel emploi ?
Au Kenya, Mtamu Kililo a fondé MycoTile, une entreprise qui propose des matériaux de construction alternatifs fabriqués à partir de mycélium et de déchetsdéchets agricoles facilement accessibles. Le mycélium est employé en guise de liant. MycoTile produit ainsi des panneaux isolants utilisant 80 % d’eau et 50 % d’énergieénergie en moins que les matériaux traditionnels. L’entreprise est également capable de créer des meubles et accessoires, alternatives au plastique et à l’acieracier, ainsi que des emballages compostables, tout ceci étant obtenu à partir de moules. La matière créée par MycoTile offre une solution abordable et écologique aux défis de l’habitat au Kenya, le mycélium étant neutre en carbone.
En Europe, le mycélium a notamment fait parler de lui à travers la chaise imaginée par le studio hollandais Klarenbeek & Dros qui a été présentée en 2019 lors de l’exposition La Fabrique du vivant au Centre Pompidou.
Mais l’avenir de ce matériau est bien réel, en témoignent les travaux de recherche d’Elise Elsacker, chercheure au département de bio-ingénierie et de microbiologie de l’Université de Bruxelles, les publications de Mitchell Jones, ingénieur des matériaux à Vienne, ou encore le mémoire d’Emilien Fillion, étudiant à l’école d’architecture de Grenoble.
Puisque l’on sait que l’adoption du mycélium pourrait transformer le paysage architectural, alliant innovation technologique et respect de l’environnement, on ne peut qu’être impatient de le voir arriver chez nous !