Les microplastiques. Ils sont partout. Et les scientifiques cherchent désormais à déterminer si cette omniprésence dans notre environnement pourrait nuire à notre santé. Ils rapportent aujourd’hui un lien avec plusieurs maladies chroniques comme l’hypertension, le diabète ou les accidents vasculaires cérébraux (AVC).
Les semaines se suivent et pas une ne semble vouloir désormais passer sans la publication de nouvelles études sur les microplastiquesmicroplastiques. Parmi les dernières en date, celle de l’université de Californie (États-Unis) qui montre que mâcher du chewing-gum libère au moins des centaines de particules de plastiqueplastique dans la salive. Ou encore celle de l’association Agir pour l’Environnement qui fait le point sur la pollution aux microplastiques dans les bouteilles d’eau. Toutes deux plutôt dans le domaine du constat. Même si de ce point de vue, tout le monde est à peu près d’accord : il y a des microplastiques partout.
Le saviez-vous ?
Les microplastiques sont des fragments d’un nanomètre à cinq millimètres issus de la décomposition d’objets ou de déchets en plastique. Ils sont libérés par les emballages alimentaires et les emballages de boissons, les produits de consommation et les matériaux de construction. L’exposition se fait par ingestion ou par inhalation.
Des chercheurs de la Case Western Reserve School of Medicine (États-Unis) ont abordé, lors de la rencontre annuelleannuelle de l’American College of Cardiology, un autre sujet, qui fait plus un peu plus débat, celui des effets qu’une exposition accrue aux microplastiques pourraient avoir sur notre santé. Et ils rapportent que les endroits où les concentrations de microplastiques – jugés par des mesures au niveau des plans d’eau – sont élevées présentent des taux plus élevés d’hypertensionhypertension, de diabète, d’accidents vasculaires cérébraux et d’autres maladies non transmissibles.
Le lien entre microplastiques et maladies chroniques reste à préciser
« Lorsque nous avons inclus 154 caractéristiques socio-économiques et environnementales différentes dans notre analyse, nous ne nous attendions pas à ce que les microplastiques se classent parmi les 10 principaux facteurs prédictifs de la prévalence des maladies chroniques non transmissibles », note Sai Rahul Ponnana, auteur principal de l’étude, dans un communiqué de l’American College of Cardiology. Le lien entre concentration de microplastiques et risque d’accident vasculaire cérébral, par exemple, s’avère comparable à des facteurs tels que l’appartenance à une minorité ethnique et l’absence d’assurance maladie.
Les chercheurs soulignent par ailleurs que des concentrations plus élevées de pollution par les microplastiques sont associées à une prévalence plus élevée de maladies. Cette étude fournit ainsi les premières preuves d’une association entre l’exposition aux microplastiques et la santé cardiovasculaire. Cependant, les chercheurs rappellent que cette association ne signifie pas nécessairement que les microplastiques sont à l’origine de ces problèmes de santé. D’autres études seront nécessaires pour déterminer s’il existe un lien de cause à effet. Ou si, pourquoi pas, cette pollution est en réalité concomitante à un autre facteur à l’origine de ces problèmes. Si le lien de cause à effet se confirme, il faudra également déterminer le degré d’exposition ou le temps nécessaire pour que l’exposition aux microplastiques ait un impact sur la santé.
Prendre des mesures pour réduire notre exposition aux microplastiques
Déjà, une autre étude – présentée, elle aussi, lors de la rencontre annuelle de l’American College of Cardiology – rapporte une forte corrélation entre la présence de microplastiques dans les plaques artérielles cardiaques et le risque d’événements cardiovasculaires indésirables. De quoi soutenir l’idée que la présence de microplastiques pourrait jouer un rôle dans l’apparition ou l’aggravation de problèmes cardiaques graves.
« Au vu des données disponibles, il est raisonnable de penser que les microplastiques pourraient jouer un rôle sur la santé et que nous devons prendre des mesures pour réduire l’exposition », estime Sai Rahul Ponnana. De ce point de vue, éviter l’ingestioningestion ou l’inhalationinhalation de microplastiques présents dans l’environnement semble utopique. Ainsi, selon les chercheurs, « le meilleur moyen de minimiser l’exposition est de réduire la quantité de plastique produite et utilisée et de garantir une élimination appropriée ».
« L’environnement joue un rôle très important pour notre santé, en particulier pour notre santé cardiovasculaire. Par conséquent, prendre soin de notre environnement signifie prendre soin de nous-mêmes », conclut Sai Rahul Ponnana.