Il y a 4 000 ans, les instruments musicaux étaient à l’origine d’échanges culturels dans la péninsule arabique

paultensor
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La musique est un vecteur d’échanges culturels et de diffusion artistique, mais depuis combien de temps ? En retrouvant des instruments de musique à Oman, des archéologues estiment qu’elle permettait de dresser un pont entre les civilisations, il y a plus de 4 000 ans. 

Au sud de la péninsulepéninsule arabique, Oman est un pays portant les traces de civilisations particulièrement anciennes. Une observation réalisée à de multiples reprises par les archéologues travaillant dans cette région du monde s’étant récemment répétée avec la découverte d’instruments musicaux sur un site antique. Sur le site de Dahwa 7 (DH7), au nord-ouest d’Oman, les spécialistes exhumaient au cours de ces dernières années une petite structure, en dessous de laquelle se trouvait une paire de cymbales de cuivre. Les archéologues détaillent, dans une longue étude publiée le 8 avril dans la revue Antiquity, les observations et hypothèses concernant l’utilisation de ces artefacts, vieux de plusieurs millénaires.

Une offrande musicale au cœur de rituels anciens et méconnus

Bien que marquées par l’épreuve du temps, les deux cymbales retrouvées à Dahwa sont dans un état de conservation remarquable. Toutes deux mesurent environ 13,8 centimètres de diamètre et pèsent 254 grammes, avec un petit trou en leur centre. Les examens en laboratoire permettaient de décomposer la structure moléculaire des deux disques de cuivre afin d’en déterminer l’âge. Selon les premières estimations, les cymbales auraient été forgées durant l’âge de bronze, plus précisément au début du IIe millénaire avant J.-C. Les métauxmétaux utilisés proviennent d’Oman, aux alentours de l’actuelle capitale de Muscat.

En explorant le bâtiment abritant les cymbales, les archéologues constataient la délicatesse avec laquelle les deux objets avaient été déposés dans un trou. Une action délibérée orientant les universitaires vers la thèse d’une utilisation ex-voto. Les cymbales seraient possiblement une offrande, la structure fouillée pouvant être un temple dédié à une divinité de la péninsule arabique de cette période. Il reste toutefois périlleux de s’aventurer à deviner quel dieu ou déesse pouvait être l’objet de ces célébrations musicales. Oman et les provinces plus septentrionales formaient alors un patchwork civilisationnel s’étendant au-delà de l’actuelle Iran.

La musique comme lien cultuel dans les sociétés antiques

Les chercheurs établissent un parallèle avec des cymbales retrouvées par les archéologues au cours des années 1930, dans la vallée de l’Indus, recouvrant l’actuelle région pakistanaise du Baloutchistan. Dans une partie de la péninsule arabique, la culture Umm al Nar s’était étendue à partir de 2600 avant J.-C., organisant un système commercial autour du golfe Persique et du golfe d’Oman. La civilisation Indus est particulièrement énigmatique : les logogrammes inventés par ce peuple de l’ouest de l’Inde n’ont pas été déchiffrés à ce jour. Mais les récentes découvertes à Dahwa confirment que la péninsule arabique était un carrefour d’échanges durant l’Antiquité. Et qu’au-delà du simple aspect commercial, les sociétés semblaient se réunir autour de pratiques artistiques ou religieuses communes.

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