Les animaux ressentent-ils la perte d’un proche ? Peuvent-ils comprendre la mort, au-delà de l’instinct ? Ce sont des questions qui ont provoqué des siècles de spéculations.
Si des rituels funéraires ont déjà été observés chez les éléphants, les cétacés et les chimpanzéschimpanzés, c’est aujourd’hui des hippopotames dont il est question. Récemment, la série documentaire Katavi: Africa’s Fallen Paradise, diffusée sur PBS Nature aux États-Unis, a révélé une scène offrant un aperçu inédit de leurs comportements face à la mort.
Sur la rivière du parc national de Katavi, dans les étendues sauvages de Tanzanie, le doyen d’un groupe d’hippopotames, aussi appelé « ballonnement d’hippopotames », a été retrouvé flottant, sans vie. Autour de lui, ses compagnons se sont regroupés, le mordillant doucement, le poussant du museau, leurs grognements résonnant dans l’airair.
En images : le deuil d’un hippopotame. © Nature on PBS
Un véritable comportement de deuil ?
Bien que le reportage suggère « qu’il est difficile de ne pas interpréter le comportement de la colonie autour de son corps comme un signe de deuil », et que leurs actions semblent empreintes d’une émotion profonde, il n’est pour l’instant pas possible d’affirmer la véritable présence d’un sentiment de deuil.
Ces scènes sont en effet très rares. La toute première vidéo documentant un tel comportement chez un hippopotame date de 2018 et avait fait l’objet d’une publication scientifique dans la revue African Journal of Ecology. Pendant 11 heures, une femelle en détresse avait tenté de maintenir le corps à flot d’un jeune hippopotame tout en repoussant les crocodiles du Nilcrocodiles du Nil.
Première vidéo montrant des hippopotames en deuil. © Nat Geo Wild
Ces comportements, aussi curieux qu’ils soient, nous invitent à reconsidérer notre vision des animaux et leur capacité à éprouver des sentiments profonds.