Être ménopausée à 55 ans ou plus tard, c’est certes avoir à gérer les désagréments liés aux règles pendant de plus longues années, mais c’est aussi avoir un risque de maladies cardio-vasculaires nettement diminué. Une nouvelle étude publiée dans Circulation Research a découvert d’où vient cet avantage.
Les femmes qui entrent en ménopause tardivement, à 55 ans ou plus tard, ont un système cardio-vasculaire en bien meilleur état que celles dont les menstruations se sont interrompues plus tôt. Leur risque de crise cardiaquecrise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral serait ainsi nettement abaissé. La raison ? L’état de leurs vaisseaux est nettement meilleur que celui des femmes ménopausées entre 45 et 54 ans.
Des hormones féminines qui protègent les vaisseaux
Avant la ménopause, la sécrétion d’œstrogènesœstrogènes protège les vaisseaux des femmes. Ces hormones aident à maintenir la souplesse vasculaire et régulent le taux de cholestérol. C’est une des raisons pour lesquelles elles ont moins de risque de crise cardiaque précoce et d’accident vasculaire cérébral (AVC) que les hommes. Mais, à la ménopause, quand ces hormones chutent drastiquement, leur risque cardio-vasculaire rejoint celui des hommes. Et ce, d’autant plus que les symptômessymptômes de la ménopause (troubles de l’humeur, problèmes de sommeilsommeil, prise de poids, fatigue…) peuvent les amener à avoir des difficultés à maintenir une activité physiquephysique protectrice.
Les études montrent cependant que l’âge de l’arrêt des règles importe nettement : si la ménopause arrive tard, à 55 ans ou plus, ce risque est 20 % plus faible que chez les femmes qui cessent d’avoir leurs règles à un âge plus jeune. Comme l’expliquer ?
Des chercheurs de l’université du Colorado à Boulder (États-Unis), dont l’étude a été publiée dans Circulation Research, ont décidé de creuser la question en tentant de comprendre quel était l’effet de la ménopause tardive sur les vaisseaux. Ils ont recruté 92 femmes : la moitié d’entre elles, d’âges similaires, étaient ménopausées soit tardivement (55 ans et plus), soit normalement (45-54 ans) ; les autres n’étaient pas encore ménopausées (préménopausepréménopause).
Si Twitter doit fermer… une dernière vidéo d’information sur la #menopause pic.twitter.com/dKd1cUbRf4
— La Menopause (@la_menopause) November 18, 2022
Le stress oxydant en cause
Chez l’ensemble des participantes, les chercheurs ont mesuré l’état de leur « fonction endothéliale ». Cet indicateur est un reflet de l’état des vaisseaux et donc du risque cardio-vasculaire ; il est évalué en mesurant la dilatationdilatation de l’artèreartère du bras (artère brachiale) en réponse à une augmentation du flux sanguin.
Les scientifiques ont également mesuré la santé de leurs mitochondries, leurs taux sanguins d’hormones, ainsi que les niveaux d’espècesespèces réactives de l’oxygène (ROS), des radicaux libresradicaux libres émis par les mitochondriesmitochondries. Ces ROS sont responsables d’un stress oxydatifstress oxydatif qui contribue à la dégradation des vaisseaux sanguins.
Résultats : comme attendu, les vaisseaux des femmes ménopausées se trouvent dans un plus mauvais état que ceux des femmes ayant encore leurs règles. Mais chez les femmes ménopausées tardivement, cette dégradation est de seulement 24 % alors que chez les femmes ménopausées plus tôt, celle-ci est en moyenne de 51 %. Et cet avantage persiste dans le temps ! Les calculs des chercheurs montrent que le bénéfice dure au moins cinq ans.
Il semblerait que, chez les femmes ménopausées tardivement, on retrouve des métabolitesmétabolites de lipideslipides sanguins particuliers. Ceux-ci seraient à l’origine d’une diminution de la production de radicaux libres (ROS) par les mitochondries de la paroi vasculaire, et donc à un moindre endommagement des vaisseaux sanguins.
Si vous n’avez pas la chance d’avoir été ménopausée tard, pas d’inquiétude ! Il existe des moyens simples de diminuer son risque de maladie cardio-vasculaire : diminuer son stress, bien dormir, pratiquer une activité physique régulière (cardio et renforcement musculaire) et adopter une alimentation variée pauvre en graisses animales et en sucressucres, mais riche en protéinesprotéines et en légumes.