La NasaNasa et l’ESAESA n’ont pas fini de nous émerveiller. Les deux agences viennent comme à leur habitude de mettre en ligne un autre exemple de ces corps célestes insolites dont parle Jean-Pierre LuminetJean-Pierre Luminet dans son dernier ouvrage. Cette fois-ci, HubbleHubble nous fait admirer une nébuleuse planétairenébuleuse planétaire nommée Kohoutek 4-55, membre de la Voie lactéeVoie lactée et située à seulement 4 600 années-lumièreannées-lumière du Système solaireSystème solaire dans la constellationconstellation du Cygne.
Comme son nom le laisse deviner, cette nébuleuse est nommée en l’honneur de Luboš Kohoutek (1935-2023), un astronomeastronome tchèque connu déjà comme co-auteur, avec son collègue et compatriote Luboš Perek, du catalogue Perek-Kohoutek des nébuleuses planétaires. Il a été compilé en 1967 et comprend toutes les nébuleuses planétaires connues jusqu’en 1964. Une deuxième version à jour avec plus de 1 500 objets a été publiée par Kohoutek en 2000.
Luboš Kohoutek est probablement plus connu comme le découvreur le 7 mars 1973 de C/1973 E1 (Kohoutek). On avait des raisons de penser qu’elle allait être la comètecomète du siècle par sa brillance et sa taille, ce qui ne fut finalement pas le cas. Toujours est-il que la comète de Kohoutekcomète de Kohoutek fut la première à être observée par une sonde spatiale, en l’occurrence en janvier 1974, par Mariner 10 en route vers VénusVénus et qui a envoyé avec succès des données prises dans l’ultravioletultraviolet (sans photographiesphotographies) de la comète.
Le chant du cygne d’une géante rouge
Mais revenons à Kohoutek 4-55. Comme toutes les nébuleuses planétaires, elle est un sous-produit de la fin de vie d’une étoile géanteétoile géante rouge. Une fois qu’une telle étoile a épuisé son carburant et perdu des couches de gazgaz éjectées par des instabilités, son noyau exposé se contracte en atteignant des températures extrêmement élevées, produisant des flots de lumière ultraviolette très énergétiques qui impactent les couches de matièrematière précédemment éjectées.
Les moléculesmolécules du gaz y sont ionisées et brillent intensément : ici, le rouge et l’orange indiquent les molécules d’azoteazote, le vert l’hydrogènehydrogène et le bleu l’oxygèneoxygène de la nébuleuse. Kohoutek 4-55 présente une forme multicouche inhabituelle : un anneau intérieur brillant est entouré d’une couche de gaz plus faible, le tout enveloppé d’un large halo d’azote ionisé.
Un communiqué de l’ESA explique : « Cette image est également le chantchant du cygne, l’aboutissement de l’un des instruments de Hubble : la Caméra planétaire à grand champ 2 (WFPC2). Installée en 1993 pour remplacer la Caméra planétaire à grand champ d’origine, WFPC2 a été à l’origine de certaines des images les plus marquantes et des découvertes les plus fascinantes de Hubble. Elle a ensuite été remplacée par la Caméra planétaire à grand champ 3 en 2009, lors de la dernière mission de maintenance de Hubble. Les données de cette image ont été prises dix jours seulement avant le retrait de l’instrument du télescopetélescope, marquant ainsi le départ de WFPC2 après 16 ans de travail. Les techniques de traitement les plus récentes et les plus avancées ont permis de redonner vie aux données, offrant ainsi cette nouvelle vue époustouflante de Kohoutek 4-55. »