La transition énergétique est en marche. Et certains voudraient nous inquiéter en brandissant le spectre des vulnérabilités potentielles à quelques matériaux critiques que cela pourrait faire apparaître. Mais des chercheurs nous rassurent aujourd’hui. Le choix des énergies propres est indéniablement le meilleur choix pour la plupart des pays.
Lorsqu’on leur parle de transition énergétique et des avantages collatéraux – ceux qui arriveraient en plus de la réduction des émissionsémissions de gaz à effet de serre associée – qui l’accompagneraient, certains – souvent désinformés par l’industrie des énergies fossiles – mettent en avant le fait que les technologies énergétiques dites propres sont gourmandes en ressources dont tout le monde ne dispose pas. C’est plutôt vrai. Le lithiumlithium, le nickelnickel, le cobaltcobalt ne sont que quelques exemples de ces matériaux indispensables à la transformation de notre système. Mais est-ce réellement problématique ? C’est la question que des chercheurs de l’université de Stanford (États-Unis) se sont posés.
Une analyse sur tous les pays du monde et de nombreux scénarios de baisse des émissions
Dans la revue Nature Climate Change, ils racontent comment ils ont d’abord établi une base de donnéesbase de données des pays disposant de réserves de pétrolepétrole, de gazgaz fossile, de charbon, d’uraniumuranium, de biocarburants et de 16 matièresmatières essentielles aux technologies énergétiques propres. Ils ont également listé les flux commerciaux de ces ressources entre les pays. Puis, ils ont calculé la quantité de ces ressources qui serait nécessaire pour répondre à la demande énergétique de chacun des pays du monde, selon plus de 1 000 scénarios différents, pour atteindre la neutralité carbone mondiale d’ici 2060.
Puis, les chercheurs ont procédé à une analyse systématique des risques. Se basant sur un nouvel « indice de risque commercial ». Celui-ci tient compte de la disponibilité des réserves nationales, de la part de la demande d’un combustiblecombustible ou d’une matière donnée satisfaite par les importations, de la valeur économique des importations et d’une mesure de la concentration du marché largement utilisée pour quantifier la sécurité énergétique.
Conclusion : la transition vers le zéro émission nette fait baisser les risques commerciaux pour la sécurité énergétique. De 19 % en moyenne dans un contexte de business as usual. Et les risques peuvent même diminuer un peu plus en actionnant certains leviers. Ils baissent de 50 % si les pays étendent leurs réseaux à tous les propriétaires de ressources. Ils baissent de 17 % si les taux de recyclage – actuellement effroyablement faibles – des minérauxminéraux critiques sont multipliés par quatre.
« Il est encourageant de constater que les risques commerciaux de la plupart des pays (ceux qui sont les plus riches en pétrole, comme la Russie ou l’Arabie saoudite, sont plus en difficulté de ce point de vue) diminuent dans les scénarios de neutralité carboneneutralité carbone, concluent les auteurs dans un communiqué. Et que les améliorations les plus importantes se produisent souvent dans les pays qui réduisent le plus radicalement leur dépendance aux combustibles fossiles. »