la France au bord de l’overdose silencieuse aux benzodiazépines

paultensor
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Difficultés d’endormissement, insomnie, anxiété ? Hop ! Un petit cachet, facile à avaler… Mais combien savent que les benzodiazépines – ces médicaments prescrits contre l’insomnie ou l’anxiété – peuvent entraîner une accoutumance ainsi que des effets indésirables parfois dangereux ? L’ANSM lance une campagne d’information pour sensibiliser le grand public et les professionnels de santé.

Face à l’anxiété et aux troubles du sommeil qui touchent des millions de Français, les benzodiazépines apparaissent souvent comme une solution efficace. Pourtant, derrière leur utilité thérapeutique se cachent des risques méconnus par de nombreux Français. Une nouvelle campagne engagée par l’ANSM vient rappeler l’importance d’un usage maîtrisé de ces médicaments.

La France occupe le second rang européen en matièrematière de consommation de benzodiazépines, avec plus de 9 millions de personnes traitées en 2023. Un chiffre impressionnant qui révèle notre rapport particulier à ces médicaments : 4 Français sur 10 déclarent y avoir recours pour combattre anxiété ou insomnie, au moins occasionnellement.

Ces moléculesmolécules, qui agissent sur le système nerveux central, sont commercialisées depuis les années 60. Si leur efficacité n’est plus à prouver, leur usage prolongé pose question. En effet, 40 % des patients dépassent les duréesdurées recommandées – soit 3,6 millions de personnes qui s’exposent inutilement à des risques.

Des traitements ponctuels, de courte durée ou pour quelques nuits 

Le message principal d’une campagne d’information lancée le 10 avril par l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) est clair : les benzodiazépines ne doivent être qu’une aide temporaire.

Pour l’anxiété, la prescription ne devrait pas excéder 12 semaines. Concernant l’insomnie sévère, la durée optimale se compte en jours, sans dépasser trois semaines. Ces médicaments soulagent les symptômes, mais ne traitent pas les causes profondes des troubles.

Les jeunes sous-estiment les risques

Si 8 personnes sur 10 prenant ces médicaments connaissent les risques de dépendance et les dangers liés à la conduite, 30 % estiment qu’elles ne prennent pas de risque avec ce traitement. Plus inquiétant, chez les moins de 30 ans, seulement 24 % sont conscients des effets indésirables, parmi lesquels figurent :

  • la dépendance physiquephysique et psychologique ;
  • les troubles de la mémoire ;
  • le risque accru de chutes, particulièrement chez les personnes âgées ;
  • la réduction significative des capacités à conduire.

La consommation d’alcool pendant le traitement amplifie considérablement ces risques. Par ailleurs, ces médicaments sont déconseillés aux femmes enceintes. Enfin, plus la durée de prise est longue et plus le risque d’effets indésirables est important.

Les seniors, une population vulnérable

L’ANSM concentre ses efforts sur deux groupes particulièrement concernés : les jeunes adultes (18-25 ans), souvent peu informés des dangers, et les seniors (plus de 65 ans), population la plus consommatrice et la plus exposée aux risques graves comme les chutes.

Des brochures d’information destinées tant au grand public qu’aux professionnels de santé seront disponibles sur les sites de l’ANSM et du Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française – Cespharm – pour promouvoir non seulement un usage raisonné des benzodiazépines, mais aussi les alternatives non médicamenteuses existantes.

En définitive, ces médicaments restent des outils thérapeutiques précieux, mais leur utilisation doit s’inscrire dans une démarche réfléchie et limitée dans le temps, sous surveillance médicale attentive.

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