Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’ISGlobal de Barcelone montre que l’étendue des glaces en Arctique influence directement la météo de pays très lointains.
L’étude publiée dans la revue Communications Earth & Environment montre une téléconnexion surprenante : un lien de cause à effet entre la météométéo en Arctique et celle dans des régions chaudes de la Planète, comme l’Espagne et le Portugal, mais aussi la Californie. Plus les glaces fondent en Arctique et plus le temps est sec dans certaines régions du monde (comme la Californie), mais humide dans d’autres régions (comme la péninsule ibérique), particulièrement en hiver.
Les précipitations des hivers européens sont influencées par la fonte des glaces en Arctique
Les scientifiques précisent que l’effet de la fontefonte des glaces en Arctique et celui en Antarctique sont différents et qu’il faut dissocier ces deux pôles pour vraiment comprendre les conséquences spécifiques que chacun entraîne. Les chercheurs ont effectué des simulations informatiquessimulations informatiques en incorporant la fonte des glaces plus ou moins rapide de l’Arctique dans le scénario : c’est ainsi qu’ils ont vu que celle-ci avait des conséquences directes sur la météo de certains pays, davantage en hiver qu’en été. En fondant, les glaces de l’Arctique changent l’albédo et affectent la salinitésalinité des océans. Ce sont ces deux paramètres principaux qui influencent ensuite les courants océaniques et atmosphériques, qui eux-mêmes dirigent une partie de la météo. Puisque tout est lié dans l’atmosphèreatmosphère, un changement dans les grands courants qui circulent a forcément des effets lointains, plusieurs milliers de kilomètres plus loin.
Il reste encore à connaître certains ingrédients qui ont un impact sur l’évolution climatique
Cependant, les scientifiques précisent que la fonte des glaces en Arctique n’est pas le seul paramètre qui influence la météo : d’autres facteurs régissent également les lois de l’atmosphère, comme la fonte des glaces en Antarctique bien-sûr, mais aussi le niveau de réchauffement des océans ou encore l’étendue de la végétation sur TerreTerre. Pour pouvoir déterminer l’évolution météorologique et climatique future d’une région précise comme le sud-ouest des États-Unis, et la péninsule ibérique, ou bien encore la France, il faut donc ajouter tous les ingrédients qui ont un impact dans la simulation météosimulation météo. Or, tous ces ingrédients ne sont pas encore connus. Voilà pourquoi les prévisions climatiques ont encore, de nos jours, une dose d’incertitude.
Un domaine de recherche vital pour le futur
Pour autant, il s’agit d’un domaine de recherche « vital » selon les chercheurs de Barcelone, tant notre besoin d’adaptation dépend de la connaissance de tous les ingrédients qui influencent le temps. De même, la recherche ouvre de nouvelles perspectives encore peu explorées : comment un événement local, comme la fonte des glaces, mais aussi la déforestation, l’irrigationirrigation intensive, ou encore l’artificialisation des sols d’un pays peut ensuite influencer la météo de régions situées à des milliers de kilomètres.
