Si, avec leurs fumerolles, les champs Phlégréens sont une attraction touristique majeure du sud de l’Italie, il ne faut pas oublier qu’il s’agit là des manifestations d’un supervolcan actif, qui a produit dans le passé des éruptions majeures. Une nouvelle étude révèle d’ailleurs que ces événements très violents seraient plus fréquents qu’on ne le pensait.
Difficile de se rendre compte, quand on visite la baie de Naples, que l’on se trouve dans la caldera de l’un des supervolcans les plus actifs et dangereux au monde. Car bien que le volcan soit actuellement plutôt calme et ne se manifeste que par des fumerolles, sources chaudessources chaudes et quelques épisodes de sismicité, les données géologiques nous indiquent qu’il a pu connaître des phases d’activité très violentes dans un passé pas si lointain.
Une histoire éruptive encore mal contrainte
L’actuelle caldera de 15 kilomètres de diamètre a ainsi été formée au cours d’une éruption explosive majeure survenue il y a 40 000 ans. Cet événement volcanique extrêmement violent nous montre que le système volcanique des champs Phlégréens (Campi Flegrei, en italien) présente une menace qui doit être prise au sérieux, d’autant plus qu’aujourd’hui la caldera est occupée par quelque 500 000 habitants et que plus d’un million de personnes vivent dans ses environs immédiats.
Toutefois, l’histoire éruptiveéruptive de ce volcan reste mal contrainte et cela pose un problème pour l’estimation du risque volcanique dans la région. Savoir à quelle fréquence il est capable de produire des éruptions dévastatrices est en effet important pour mieux anticiper une éventuelle future éruption.
Une seconde éruption majeure il y a 109 000 ans
Une nouvelle étude révèle que les champs Phlégréenschamps Phlégréens pourraient exploser violemment plus souvent qu’on ne le pensait jusqu’à présent. Des chercheurs se sont en effet intéressés à l’éruption survenue il y a environ 109 000 ans, dont les cendres se retrouvent dans toute la région du centre-est de la Méditerranée, laissant penser qu’il s’agissait là d’une éruption majeure. Sa magnitudemagnitude et son intensité restaient cependant à définir clairement. L’ensemble des observations géologiques, couplé à des modèles de dispersion et de dépôt des débris volcaniques, a permis d’avancer que cette éruption avait certainement été de magnitude très élevée, visiblement similaire à celle survenue il y a 40 000 ans.
Les résultats ont été publiés dans la revue Communications earth and environment. Ils permettent de mieux contraindre l’histoire éruptive des champs Phlégréens et changent la perception du risque que nous avions jusqu’à présent. Pas de panique toutefois, car rien ne permet actuellement de dire qu’une violente éruption se prépare, ni qu’un tel événement pourrait avoir lieu dans un futur proche.