Un ancien prédateur, disparu depuis des millénaires, pourrait-il revenir à la vie grâce à la science ? Selon une certaine société américaine, la réponse semble être oui.
C’est une avancée scientifique qui semble tout droit sortie d’un roman de science-fiction : des chercheurs viennent d’annoncer la résurrection du loup terrible, Canis dirus, connu en anglais sous le nom de « dire wolf ».
Cette prouesse génétiquegénétique, réalisée par la société de biotechnologiebiotechnologie Colossal Biosciences, a conduit à la naissance de trois louveteaux portant les noms évocateurs de Romulus, Remus et… Khaleesi, clin d’œilœil à la série Game of Thrones qui a popularisé l’espèce.
The two newly born baby Dire Wolves, brought back from extinction by genetic engineering, seated on the Iron Throne. ????
George R.R. Martin serves as a Colossal Biosciences cultural advisor and investor, with Peter Jackson loaning his Iron Throne prop for the photoshoot. pic.twitter.com/Yax9WjCp7a
— westerosies (@westerosies) April 7, 2025
Le retour du loup sinistre : une avancée scientifique révolutionnaire
Plus gros et plus robuste que les loups actuels, le « loup terrible », « loup du Pléistocène » ou encore « loup sinistre » a disparu il y a environ 13 000 ans. Le faire revenir à la vie ne s’annonçait donc pas chose facile. Mais en extrayant de l’ADNADN bien conservé de fossiles vieux de 13 000 et 72 000 ans, et en s’appuyant sur des techniques d’édition génétique avancées Crispr, les chercheurs ont pu modifier le génomegénome de loups gris modernes afin d’y intégrer les caractéristiques génétiques de Canis dirus.
Les embryonsembryons ainsi créés ont été implantés dans des mères porteuses, aboutissant à la naissance des deux louveteaux mâles en octobre 2024 et de leur « petite sœur » quatre mois plus tard.
La science face aux limites morales
Cette réalisation marque une étape majeure dans le domaine de la « dé-extinction » des espèces, mais soulève des questions éthiques et scientifiques.
D’abord, il convient de noter que ces loups ne sont pas, en réalité, de véritables loups sinistres. Bien qu’ils partagent certaines caractéristiques génétiques avec les loups du Pléistocène, il s’agit davantage d’une reconstitution que d’une véritable résurrection de l’espèce disparue.
Le premier hurlement de grand loup depuis plus de 10 000 ans. @ Colossal Bioscience
Ensuite, si les partisans de cette technologie y voient une opportunité de restaurer des espèces perdues et de renforcer la biodiversité, d’autres s’interrogent sur les implications morales d’une telle démarche. Une espèce disparue ne devrait-elle pas, après tout, être laissée dans le passé ?
Pour Colossal Biosciences, la société derrière les récentes souris laineuses, la question ne se pose plus : « Notre équipe est fière de redonner au loup sinistre la place qui lui revient dans l’écosystème. », peut-on lire sur leur communiqué de presse. Avec des projets ambitieux comme la réintroduction du mammouth laineux, du tigre de Tasmanie et du dodo, les frontières de la science semblent être leur seule limite.