Une étude récente met en lumière le rôle des champignons présents dans notre nez. En comparant le « mycobiote nasal » de personnes malades à celui d’individus en bonne santé, les chercheurs ont découvert des différences qui pourraient ouvrir la voie à de nouvelles pistes de recherche dans les infections respiratoires.
Éternuements, conjonctivite, toux sifflante… Ces symptômes bien connus de la rhinite allergique et de l’asthme touchent des millions de personnes dans le monde. Une étude portugaise publiée dans Frontiers in Microbiology révèle un acteur jusque-là méconnu : le mycobiote nasal, ou plus précisément l’ensemble des champignonschampignons microscopiques présents dans notre nez. Ce travail suggère que la composition fongique de nos fosses nasales pourrait non seulement être un marqueur des maladies respiratoires, mais aussi ouvrir de nouvelles pistes de traitement.
Le mycobiote nasal : un nouvel acteur dans les maladies respiratoires
L’étude, menée par l’équipe du Dr Luis Delgado de l’université de Porto, a comparé les mycobiotes de 339 enfants et jeunes adultes portugais, dont un certain nombre d’entre eux qui souffraient de rhinite, d’asthme ou des deux.
Résultat, le mycobiote nasal des personnes malades était significativement différent des sujets en bonne santé. Plus riche et plus diversifié, il contenait une plus grande abondance de champignons comme Aspergillus ou Candida, déjà connus pour être des allergènesallergènes ou des pathogènespathogènes opportunistes.
Plus frappant encore, chez les personnes atteintes à la fois de rhinite et d’asthme, ces champignons semblaient mieux organisés et interconnectés. Cela suggère qu’ils réagissent à l’environnement inflammatoire du nez, comme s’ils « s’adaptaient » ou « s’activaient » davantage en présence de la maladie.
Des champignons comme futures cibles thérapeutiques ?
Les chercheurs ne se sont pas contenté d’observer les champignons, ils ont aussi identifié certaines de leurs « activités chimiques » qui semblent liées à la maladie. Par exemple, ils ont repéré une substance appelée AIRAIR (5-aminoimidazole ribonucléotideribonucléotide), qui joue un rôle dans la synthèse de l’ADNADN. Cette moléculemolécule pourrait devenir, à l’avenir, une cible pour créer de nouveaux traitements plus efficaces contre l’asthme et la rhinite allergique.
Mais une grande question subsiste : est-ce que ces champignons perturbés sont à l’origine de l’inflammationinflammation ou est-ce qu’ils apparaissent à cause de l’inflammation ? Pour le savoir, il faudra suivre les patients sur plusieurs années.
Une chose est sûre, le rôle des champignons dans les maladies respiratoires ne peut plus être ignoré. Et il se pourrait bien que, demain, soigner son nez passe aussi par un meilleur équilibre de ses champignons.