Lorsqu’éclate un orage, il se produit parfois, dans la haute atmosphèreatmosphère – au-delà de 50 kilomètres d’altitude -, des phénomènes que les scientifiques qualifient très froidement de phénomènes lumineux transitoires. Ou, un peu plus poétiquement, de farfadets – ou red sprites en anglais. Des décharges électriques verticales extrêmement brèves, de l’ordre de 3 à 10 microsecondes, et dont la lueur rouge en forme de méduseméduse reste rarement visible depuis le sol.
Toutefois, durant une nuit de mai 2022, deux astrophotographes chinois ont eu la chance d’immortaliser le spectacle époustouflant de plus d’une centaine de farfadets au-dessus de l’Himalaya. Autant de farfadets, c’était déjà exceptionnel. Mais les images de Angel An et Shuchang Dong montrent aussi un autre phénomène. Plus rare encore. Des « ghost sprites ». Des jets secondaires de couleurcouleur verte à la base de l’ionosphèreionosphère.
Plus qu’un spectacle merveilleux, un intérêt pour la science
Des chercheurs de l’université des sciences et des technologies de Chine ont profité de ces images surréalistes pour étudier le phénomène comme jamais auparavant. Dans la revue Advances in Atmospheric Sciences, ils expliquent comment ils ont découvert que ces farfadets ont été déclenchés par « des éclairséclairs nuagenuage-sol positifs à fort courant de crête – de l’ordre de 50 kiloampères – au sein d’un système convectif massif à mésoéchelle, s’étendant sur environ 200 000 km2 ». Ainsi, les oragesorages dans la région himalayenne auraient « le potentiel de produire certaines des décharges électriques de la haute atmosphère les plus complexes et les plus intenses de la planète ».
Avant de conclure, rappelons qu’au-delà de la féerie lumineuse dont ils sont porteurs, les farfadets ont un réel intérêt scientifique. Mieux les comprendre pourrait permettre aux scientifiques de mieux appréhender les interactions complexes entre les différentes couches de notre atmosphère et leurs effets sur sa chimiechimie.