Le climat terrestre était déjà bien perturbé avant la chute de l’astéroïde il y a 66 millions d’années

paultensor
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Dans quel contexte climatique l’astéroïde du Chicxulub est-il arrivé sur Terre il y a 66 millions d’années ? La situation était-elle stable ou, au contraire, plutôt perturbée ? Une nouvelle étude penche pour cette seconde option, en mettant en évidence le rôle du volcanisme des trapps du Deccan sur le climat de la fin du Crétacé.

Il y a 66 millions d’années, la Terre connaissait un cataclysme majeur avec la chute d’un imposant astéroïde. Cette catastrophe est souvent considérée comme ayant été la cause de la disparition des dinosaures, en raison de la perturbation climatique qu’elle a engendrée. Pourtant, le rôle d’un intense épisode volcanique est souvent questionné. On sait en effet que cette période de transition entre le Crétacé et le Paléogène est également marquée par l’entrée en éruption d’une province volcanique située en Inde, connue sous le nom de trapps du Deccan.

Pendant plusieurs millions d’années, les coulées de lave vont ainsi s’empiler, jusqu’à former un vaste plateau de plus de 1,5 million de km2 et de 2,4 kilomètres d’épaisseur. Les volumesvolumes de gaz à effet de serregaz à effet de serre émis par ces éruptions à répétition auraient alors pu influencer notablement le climatclimat terrestre, participant à la crise biologique et à l’extinction de masseextinction de masse.

Une réponse climatique complexe qui dépend de multiples facteurs

Toutefois, la chronologie de ces événements éruptifs et leur lien avec la dégradation climatique observée à la fin du Crétacé restent mal contraints. Lorsqu’on regarde l’histoire de la Terre, le volcanismevolcanisme n’apparaît en effet pas comme le seul facteur régissant l’évolution du climat au fil du temps.

Les paramètres orbitaux de notre Planète, qui évoluent suivant des cycles de 20 000, 40 000 et 100 000 ans, jouent également un rôle majeur dans l’évolution du climat. Tout comme la tectonique des plaquestectonique des plaques, qui influence notamment les courants marins et donc la dynamique climatique. Cette multitude de facteurs rend la réponse climatique complexe et il est difficile de démêler l’impact réel de l’un et de l’autre, surtout quand la chronologie des différents événements n’est pas précise. Et la chute d’un imposant astéroïdeastéroïde il y a 66 millions d’années n’a pas simplifié les choses.

Une datation précise de l’évolution du climat et des événements volcaniques

Afin de mieux identifier les responsables de la crise environnementale qui a conduit à l’extinction de masse du Crétacé-Paléogène, une équipe de chercheurs s’est attelée à documenter de manière très fine l’évolution du climat durant cette période, tout en cherchant à dater les différents événements volcaniques, dans le but d’observer l’existence ou non d’une corrélation. Pour dater les archives climatiques, les scientifiques se sont basés sur les changements subtils imprimés dans les sédimentssédiments par les variations d’ensoleillement cycliques liés à l’évolution des paramètres orbitaux, qui sont bien connus grâce à des modèles astronomiques.

Les résultats, publiés dans la revue Science Advances, révèlent que deux disruptionsdisruptions majeures du cycle du carbonecycle du carbone global (et donc du climat) se sont produites il y a 66,49 et 66,28 millions d’années et qu’elles sont corrélées avec des phases éruptiveséruptives majeures des trapps du Deccan, durant lesquelles de très importants volumes de dioxyde de soufresoufre et de dioxyde de carbonedioxyde de carbone ont visiblement été émis.

Il ressort de cette étude que le climat, tout comme les écosystèmesécosystèmes terrestres et marins, devait être déjà très largement perturbé quelques centaines de milliers d’années avant la chute de l’astéroïde, en raison de l’activité volcanique des trapps du Deccan. Le rôle de ces derniers dans la crise biologique n’est donc pas à minimiser.

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