Pour les habitants des Australes, l’insularité est un pont suspendu entre les marges inexplorées du monde et l’essence profonde de l’âme. Vivre au coeur de l’océan est un acte sacré, une traversée initiatique vers sa propre existence, un voyage sans fin aux frontières du temps. Chaque jour, ces gardiens des îles célèbrent l’esprit des ancêtres et leur infinie connaissance de la nature, préservant ainsi l’équilibre vital avec leur environnement.
Loin des sentiers battus, proche de l’insaisissable
Archipel méconnu, situé dans le sud de la Polynésie française, les îles Australes sont composées de cinq îles principales : Rurutu, Tubuai, Raivavae, Rapa et Rimatara. Éloignées des grandes routes touristiques, elles conservent un caractère authentique, une nature préservée et des coutumes polynésiennes profondément enracinées. Chaque île possède une singularité culturelle, imprégnée de rituels et de pratiques propres au groupe localgroupe local. Aux Australes, l’identité sociale se confond avec l’identité géographique. Les habitants, majoritairement d’origine Maohi, vivent en parfaite harmonie avec leur milieu naturel. Ils restent attachés aux anciennes traditions, telles que le tressage des pandanus pour fabriquer des paniers et des chapeaux, ou encore la danse et la musique, qui rythment leur quotidien. Leur relation intime avec le territoire forge un sentiment d’appartenance à la terre et à la communauté insulaire.
Rurutu, l’écho des abysses
Chaque année, à la fin de l’hiver austral, les baleines à bosse retrouvent les eaux profondes de Rurutu pour mettre bas. Dans un ballet incessant, des abysses à la lumièrelumière, les cétacés s’extirpent des ténèbres en crachant des panaches de vapeur blanche. L’île est aussi une terre de légendes et de tradition orale. Au tournant du XIXᵉ siècle, soucieux de transmettre leur culture aux générations suivantes, les anciens ont consigné dans des registres, les puna tupuna, leurs connaissances traditionnelles et leurs généalogies. Le 13 août 1769, le navigateurnavigateur britannique James Cook est le premier Européen à atteindre les parages de Rurutu au cours de son voyage d’exploration dans le Pacifique. Un demi-siècle plus tard, les missionnaires de la London Missionary Society s’implanteront sur l’île jusqu’en 1889, année marquée par l’entrée des Australes sous le protectorat français.
Rimatara, la petite soeur des Australes
À Rimatara, terre isolée, l’arrivée du bateau de ravitaillement est un événement pour tous les habitants. Raimana, septuagénaire au visage ridé, cultive deux hectares de taro à l’intérieur de l’île. Il travaille dans la tarodière depuis son plus jeune âge et veut aujourd’hui transmettre le savoir-faire hérité de ses ancêtres. « Sur notre île, nous produisons le meilleur taro de Polynésie, se réjouit-il en retournant la terre avec une fourche à bêcher. Je n’utilise pas de pesticides ou d’engrais pour éliminer les mauvaises herbes. Si nous voulons continuer à nourrir nos enfants, nous devons respecter notre terre ! ». Rimatara est un jardin fleurissant couvert de bananiers, de goyaviers, de grenadiers et d’arbresarbres fruitiers. L’île abrite également le perroquet rouge, une espèceespèce endémiqueendémique, dont la population a été préservée grâce à des efforts de conservation.
Rapa Iti, la rebelle
La légende raconte que le peuplement de l’île de Pâques a débuté avec l’arrivée des polynésiens de Rapa. L’île est nommée Rapa Iti, la « petite » pour la distinguer de Rapa Nui, l’île de Pâques, la « grande ». La communauté insulaire s’efforce de conserver un équilibre social et de renforcer l’entraide. Le principe d’indivision foncière généralisée s’inscrit dans cette démarche solidaire. Fait unique en France, les dispositions du Code civil liées au foncier ne s’appliquent pas à Rapa. Le Conseil des sages (Toohitu), élu par la population locale, attribue la terre uniquement à ceux dont les ancêtres sont originaires de l’île. Cette tradition, considérée comme le pilier de la vie communautaire, est profondément ancrée dans le patrimoine culturel des habitants, qui veillent à sa préservation car elle symbolise leur héritage et renforce leur cohésion sociale.
– Le regard de l’explorateur –Un soleilsoleil fauve décline lentement derrière la ligne bleue de l’horizon. À bord du navire de ravitaillement, l’officier de quart, armé d’une règle et d’un compas, étudie la carte marine dépliée sur la table. Jumelles collées aux yeuxyeux, le capitaine repère au loin les falaises écorchées de Rurutu. L’île émerge au milieu des brisants. L’un des deux plus grands atollsatolls surélevés de Polynésie se dresse au-dessus des flots comme un murmur de basaltebasalte. Le ressac, le ventvent, les tempêtestempêtes et le déferlement des lames sur le rivage érodent les côtes rocheuses depuis la nuit des temps. Sur la frange côtière, plages de sablesable blanc et parois de corailcorail piquées de grottes se mêlent à la végétation luxuriante. |
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